•  

     

    MARRE des BOUCHES en CUL de DINDON !

    Le devoir de mémoire, pourquoi pas.
    Mais toute la mémoire !
    L’heure est venue pour les puissants de faire repentance.
    Dans le cas contraire, nous serons dans l’obligation de constater que pour eux, l’égalité n’existe pas…!

    On va leur en donner, de la mémoire.!!

    Parlons de cette fillette de treize ans, fille de présumés « collabos » qui fut violée collectivement sous les yeux de ses parents par une bande d’ordures à brassard FTP (pléonasme).

    Parlons des colis de la Croix Rouge pillés par les FTP
    (habitude communiste, l’Arbeitstatistik faisait pareil à Buchenwald).

    Parlons des tortures infligés aux prisonniers (et aux prisonnières) dont René Château donne une pâle idée dans son livre L’Age de Caïn.

    Deux chiffres, deux chiffres seulement :
    Français exécutés par les Allemands de 1940 à 1944 :
    29.775.
    Français exécutés par les gaulcheviques en six mois : 97.000…

    Femmes tondues, violées, empalées.. souvent accusées à tort !
    DELATIONS MULTIPLES du BEAU PEUPLE de FRANCE !
    BAFOUILLES, LETTRES d'ACCUSATIONS ! dans les COMMISSARIATS.. via KOMMANDANTUR !! mais CHUT !

     


    les RAFLEURS du PETIT MATIN !!
    BEAUCOUP

    ont porté le BRASSARD TRICOLORE à la LIBE !
    juste après !

    BANDE de SALAUDS !

     

     

     


    votre commentaire
  • Afficher l'image d'origine

    Le quatorzième siècle.

    Le quatorzième siècle est caractérisé par deux grands noms, Philippe-le-Bel et Étienne Marcel ; le premier fit faire à la royauté des progrès considérables et organisa l'administration royale ; le second essaya de faire de la municipalité parisienne une puissance assez forte pour contrebalancer le pouvoir des rois de France.

     

     

    Philippe-le-Bel, s'entourant de légistes versés dans la procédure et la législation romaines, acheva d'organiser le Parlement, établit des impôts nouveaux et créa une armée royale.

     

    C'est malheureusement lui aussi qui, toujours à court d'argent, donna à ses successeurs, en altérant les monnaies, un exemple que ceux-ci ne devaient que trop imiter.

     

    Deux grands faits politiques marquent ce règne :

    la rivalité de Philippe-le-Bel et de la papauté, le procès des Templiers.

     

     

    L'Eglise, toute-puissante alors, avait à sa tête le pape Boniface VIII, qui, continuant les traditions de Grégoire VII, rêvait la suprématie temporelle aussi bien que spirituelle. Philippe entra en lutte avec lui à propos d'un impôt sur les biens ecclésiastiques que le pape lui défendait de lever.

     

    La lutte se termina à son avantage, en 1110, quand les cardinaux élurent pape un évêque français tout dévoué au roi de France.

     

     

    C'est pendant cette lutte que le roi convoqua les premiers Etats généraux, en 1302 ; ils siégèrent au Palais. Mais malheureusement le roi se servit des États pour faire approuver ses actes plutôt que pour les associer au gouvernement de la nation.

    Origine du Temple.

     

     

    Les Templiers étaient un ordre de religieux, à la fois moines et chevaliers, qui avaient fondé dans le temple de Jérusalem un hôpital pour loger les chrétiens venus en pèlerinage, et qui s'étaient engagés à combattre les Musulmans. Depuis le règne de Louis VII, ils avaient à Paris quelques propriétés. Leurs biens s'accrurent rapidement, et au siècle suivant, sans parler des terres dans la banlieue, l'établissement des Templiers couvrait tout l'espace qu'on appelle encore aujourd'hui le quartier du Temple. Cet espace est circonscrit par nos rues des Francs-Bourgeois et de Rambuteau, au sud, Vieille-du-Temple et Charlot à l'est, le boulevard au nord, et la rue du Temple à l'ouest.

    Le Temple sous Philippe-le-Bel

    Le Temple sous Philippe-le-Bel.
    Le Temple occupait l'emplacement du marché et du square actuels du Temple. —
    1. Bâtiments du cloître. 2. Donjon, qui fut plus tard la dernière prison de Louis XVI.

    Ce vaste enclos, en dehors de l'enceinte de Philippe-Auguste, formait comme une ville, et le grand maître des Templiers avait sur ses sujets droit de vie et de mort.

    Procès des Templiers.

    Philippe-le-Bel ayant épuisé toutes ses ressources pécuniaires, résolut de s'emparer des biens des Templiers. Il obtint, non sans peine du pape Clément V l'autorisation de les poursuivre. Le prétexte invoqué était la corruption des mœurs de l'ordre, les pratiques bizarres et même païennes auxquelles il se livrait. Le procès commença en 1307 ; les juges, choisis par le roi, firent, au moyen de la torture, avouer aux religieux tout ce qu'ils voulurent ; en 1309, il fut solennellement décrété que l'ordre était aboli et tous ses biens confisqués au profit de la couronne.

    Le Gibet de Montfaucon

    Le Gibet de Montfaucon.
    Construit en 1273, ce gibet fut démoli en 1790.

    Le grand maître des Templiers, Jacques Molay, et deux autres grands dignitaires de l'ordre furent brûlés quatre ans après, dans une petite île de la Seine, réunie depuis à la pointe de la Cité, là où se trouvent maintenant le terre-plein du Pont-Neuf et la statue de Henri IV.

    Une tradition rapporte qu'au moment de mourir, Jacques Molay aurait ajourné ses bourreaux à comparaître devant le tribunal de Dieu, le pape dans quarante jours, le roi dans une année. Philippe-le-Bel mourut en effet dans l'année même, en 1314.

    A pressa mort de Philippe-le-Bel, une réaction se produisit, et l'un des favoris du roi, Enguerrand de Marigny, qui avait géré les finances, fut condamné à être pendu. Il y avait foule, le 30 avril 1315, dans la rue et le faubourg Saint-Denis, pour voir mener au Gibet de Montfaucon l'ancien surintendant des finances. Après l'exécution, son corps resta longtemps exposé à côté des cadavres qui se balançaient au gibet, situé en haut du faubourg Saint-Martin, vers l'endroit où les docks de la Villette forment aujourd'hui façade sur le boulevard extérieur. Les fourches patibulaires se composaient de seize piliers de pierre, hauts de trente-deux pieds, et reliés entre eux par des poutres de bois entrecroisées. A ces poutres étaient fixées des chaînes auxquelles on suspendait les condamnés. Il fut démoli à l'époque de la Révolution.

    Collèges.

    Au moyen âge, l'État n'était pas organisé d'une façon assez complète pour se charger de donner l'instruction à tous. Les collèges étaient nombreux, cependant, et voici comment : un personnage riche fondait un collège de sa propre initiative ; les revenus qu'il assurait à l'établissement créé par lui servaient à entretenir un certain nombre d'élèves, d'étudiants, qui s'occupaient soit de théologie, soit de sciences mathématiques ou de médecine, soit de littérature. Au lieu de payer, comme aujourd'hui, les élèves étaient, non seulement logés et instruits gratuitement, mais souvent ils recevaient une petite somme pour leurs menues dépenses ; on appelait ces pensions des bourses, et les élèves des boursiers.

    Presque toujours les fondateurs des collèges de Paris étaient des personnages ecclésiastiques, cardinaux ou évêques, et, presque toujours aussi, ils stipulaient que les boursiers du collège fondé par eux devaient être natifs du diocèse dont ils étaient évêques. De là beaucoup de noms de diocèses donnés à ces établissements : collège de Lisieux, de Tonnerre, de Cornouailles, de Beauvais, de Reims, etc.

    La montagne Sainte-Geneviève — le quartier latin, comme 0n dit encore — fut le centre où se groupèrent presque tous les collèges. Il y en eut de fort célèbres, qui subsistèrent jusqu'à la Révolution : tel par exemple, le Collège de Navarre, fondé en 1304 par la reine Jeanne de Navarre, femme de Philippe-le-Bel ; dans ses bâtiments, ou plutôt à la place de ses bâtiments, se trouve aujourd'hui l'École polytechnique; tel encore le collège de Montaigu, fondé en 1377, tout près de l'abbaye de Sainte-Geneviève, et qui fut célèbre pendant des siècles sous le nom de maison des Haricots, à cause de la nourriture peu variée qu'on y servait ; tel enfin le collège desÉcossais, fondé en 1325 par un évêque d'Ecosse pour des écoliers de cette nation, et dont les bâtiments austères sont restés ce qu'ils étaient, rue du Cardinal-Lemoine, en face de la rue Clovis.

    La rue du Cardinal-Lemoine elle-même porte le nom d'un fondateur de collège, Jean Lemoine ; de même aussi la rue des Bernardins où existait un autre collège depuis l'année 1244.

    Etuves.

    Au quatorzième siècle, il n'existait pas d'établissements de bains comme aujourd'hui : il y avait des étuves — la rue des Etuves, dans le quartier Saint-Martin, en a tiré son nom — qui étaient assez nombreuses et très fréquentées. Ces étuves n'étaient autre chose que des bains de vapeur. Lorsque les étuves étaient chaudes, des gens parcouraient la ville en criant :

    Seigneurs, car vous allez baigner
    Et estuver sans deslaier (tarder)
    Les bains sont chauds, c'est sans mentir.

    Quant aux bains froids, on les prenait en pleine rivière, car aucune ordonnance de police n'empêchait ce divertissement, bien que, chaque année, il coûtât la vie à nombre d'imprudents.

    Histoire de Paris

     

    Table des matières

    Introduction

    Livre Premier — Histoire de Paris

    I. Lutèce. — Paris gallo-romain.

    II. Paris sous les Mérovingiens et les Carolingiens.

    III. Paris sous les Capétiens

    IV. Paris sous Philippe-le-Bel

    V. Paris sous les Valois. — Philippe VI et Jean le Bon.

    VI. Paris sous les Valois. — Charles V.

    VII. Paris sous les Valois. — XVe siècle.

    VIII. Paris sous les Valois. — XVIe siècle.

    IX. Paris sous les Bourbons. — Henri IV, Louis XIII.

    X. Paris sous les Bourbons. — Louis XIV.

    XI. Paris sous les Bourbons. — Louis XV.

    XII. Paris sous les Bourbons. — Louis XVI.

    XIII. Paris sous la Révolution.

    XIV. Le Consulat et l'Empire.

    XV. Paris sous la Restauration.

    XVI. Paris sous Louis-Philippe.

    XVII. Paris sous la République de 1848.

    XVIII. Paris sous le second Empire.

    XIX. La guerre de 1870.

    Livre II — Monuments de Paris

    I. Époque gallo-romaine.

    II. Architecture romane (époque capétienne).

    III. Architecture ogivale.

    IV. La Renaissance.

    V. L'architecture au XVIIe siècle.

    VI. L'architecture au XVIIIe siècle.

    VII. L'architecture au XIXe siècle.

    VIII. L'architecture, de 1848 à nos jours.

    Livre III — Administration

    I. Généralités.

    II. Administration municipale. — Autrefois.

    III. Administration municipale. — Aujourd'hui.

    IV. Voirie. — Boulevards, rues, places, etc. — Circulation. — Cimetières. — Éclairage.

    V. La Seine. — Canaux. — Eaux potables. — Égouts.

    VI. Approvisionnements.

    VII. Enseignement. — Bibliothèques.

    VIII. Musées. — Théâtres.

    IX. Assistance publique.

    X. Police. — Prisons. — Pompiers.

    XI. Grands établissements parisiens.

    Paris et les parisiens.

    Les environs de Paris.

     

     

    SOURCES ARTICLE

    - http://fernandbournon.free.fr/paris/livre-1-chapitre-04.php

     


    votre commentaire
  • Charles Lefeuve : Paris rue par rue, maison par maison - 1875

                                                                             

    JPEG - 110.3 ko
    Rue de Bièvre - Eugène Atget - 1924

    Charles Lefeuve (1818-1882)

    Un homme vient de mourir à Nice, un homme de lettres, Charles Lefeuve, qui s’était attelé seul à un labeur surhumain. Il avait entrepris d’écrire une à une, non seulement l’histoire de toutes les rues de Paris, mais encore l’histoire de toutes les maisons. Vous figurez-vous une tâche semblable ? Piganiol de la Force, Sauval, Saint-Foix, Dulaure, Mercier n’auraient pas oser la rêver. Et lui, l’humble Charles Lefeuve, isolé, sans prestige, sans antécédents littéraires, sans subvention de l’État, sans libraire autorisé, réduit à ses modiques ressources, l’a conçue, l’a commencée, l’a continuée, l’a menée à bonne fin. Cela lui a prix dix-sept années de sa vie.

    Il a d’abord lancé sa publication par fascicules, sans ordre d’arrondissement ni de quartier, allant d’une rue à l’autre, au hasard de la plume, - quitte son œuvre terminée, à régulariser le tout par une table des matières. Cela s’est d’abord appelé lesAnciennes maisons de Paris sous Napoléon III ; c’était imprimé à Bruxelles, sur papier à chandelles, à la diable, en caractères serrés. Cela se vendit peu et mal, n’attirant l’attention que de quelques bibliophiles comme moi, gent trop peu nombreuse pour faire aboutir une opération de cette importance. C’était consciencieux, mais bizarre, confus, avec un accent personnel et familier, trop familier peut-être. Lefeuve met là-dedans ses réflexions, sa gaieté pimentée de licence ; il s’appesantit sur les maisons de joie autant que sur les grands hôtels historiques, et traite la rue du Pélican à l’égal de la rue Saint-Dominique-Saint-Germain.

    Je ne lui en fais pas de reproches. Charles Lefeuve est un Parisien de vieille souche et de bonne humeur.

     

    A l’époque où sa publication se poursuivait cahin-caha, à travers mains obstacles, maints retards, maints changements d’éditeurs, je rencontrais souvent Edouard Fournier, le fureteur par excellence, qui me disait : « Quel fouillis ! Quelles erreurs ! Mais que de perles dans ce fouillis ! Combien de trouvailles inattendues et inespérées ! Qui mettra de l’ordre dans ce désordre ? »

     

     

    Lefeuve allait toujours. Je faux quand je dis qu’il était seul pour cette besogne ingrate ; il avait avec lui un secrétaire qu’il appelait M. Rousseau et dont il parle fréquemment sur un ton plaisant. Il abandonnait à M. Rousseau les rues insignifiantes, les maisons sans caractère.

    JPEG - 161.5 ko
    Rue de Bièvre - Agence Meurisse - 1928

    Voici par exemple, la façon dont Lefeuve rend compte d’une expédition de M. Rousseau dans la rue Boutebrie, qui est presque en face du théâtre Cluny.

    « M. Rousseau y fut surpris par la pluie au fort de ses recherches ; il tâchait de faire diversion à sa mauvaise humeur en guettant au passage maints bas blancs qui se décolletaient pour préserver maintes jupes de mouches de crotte. »

     

    M. Rousseau entre au n°7, on lui indique, au troisième étage, l’appartement qu’habite un vieillard chargé de représenter le propriétaire ; ce pauvre homme ne sait que répondre sur la date et l’origine de la maison.

     

    Alors M. Rousseau se contente de copier les inscriptions suivantes sur une muraille sans papier.

     

     

    « Simon Claude et Marie Mahu, enlumineurs, 1572. – Sylvain aime Cloriette à toujours. – Pamiendo, né à Lisbonne le 26 mai 1690. – Loyson, commis aux aides. – Naissance de Régulus Thomas, le 2 prairial an III, et de Phocion Décius Thomas, le 14 frimaire an V ; signé : le citoyen Thomas, employé chez le citoyen Saugrain, aux réverbères. – Mort à Bailly ! – Vive Robespierre ! – Gagné un terne le 10 janvier 1821. – Jean Pruneau, 2e de médecine. – Adèle Grujot. – Clara Fontaine. – Boquillon et Souton, élèves en pharmacie. – Jules Clopin, homme de lettres. – Indiana Soufflard, coloriste, etc., etc.

    Lorsque M. Rousseau a fini de prendre ses notes, il dit gravement au vieillard, resté les yeux écarquillés :

    « Monsieur, votre maison, qu’on a replâtrée il y a un ou deux siècles, est du temps de Charles IX. »

    Et il sort pour se rendre dans la maison voisine.

    Les Anciennes Maisons s’appellent aujourd’hui du titre définitif :Histoire de Paris rue par rue, maison par maison. L’ouvrage forme cinq volumes in-18, avec une table par ordre alphabétique.

     

    On connaît encore de Charles Lefeuve une Histoire du lycée Bonaparte et un roman sur Interlaken, la jolie ville suisse.

     

     

    Lefeuve est mort à la villa Fanny, dans le quartier Carabacel. Il avait soixante-quatre ans.

    Charles Monselet (1825-1888) - De A à Z : portraits contemporains, G. Charpentier, 1888, 337 p., p. 182

    JPEG - 103.9 ko
    Rue Boutebrie - Agence Rol - 1913

    Et voilà ce qu’en dit Lefeuve dans son Histoire de Paris rue par rue, maison par maison :

    Rue Boutebrie [1]

    Que de rois et reines, déchus, captifs, exilés ou décapités, ont eu l’honneur de laisser derrière eux, glorieuse exception à coup sûr, des courtisans de leur malheur ! La flatterie, en général, ne survit pas à la fortune des grands ; toute fidélité posthume prend, en revanche, la proportion d’un culte. Les rues-martyres, quand bien même un palais, en les prenant pour avenue, eût rendu leur chaussée auguste, n’ont vraiment pas à espérer cette suprême consolation des rois. La même décollation met un terme à leur vie et à leur majesté. Une rue royale peut devenir un marché sans que personne se récrie ; une fois qu’elle a disparu, l’un regrette encore sa vieille maison qui n’est plus, l’autre en secret pleure sa défunte chambre, un troisième se rappelle avec attendrissement le bail de sa boutique humide ; mais de la voie publique, quand bien même le char triomphal de César l’eût inaugurée, plus un mot. Dire que les grands se plaignent si fort d’être oubliés après leur vie ! Si les rues supprimées parlaient, elles auraient bien, je crois, d’autres griefs contre les nouveaux boulevards, où leur ancienne place n’est pas même indiquée par un ormeau ou par une borne.

     

     

    La rue Boutebrie, quant à elle, n’était pas condamnée à mort ; seulement on a fait choir sa couronne dans le macadam, en plein boulevard Saint-Germain.

     

    Le chef branlant de ladite rue, née dès le XIIIème siècle, portait tout dernièrement encore, comme un diadème, la maison de la reine Blanche.

     

    C’était l’ancien hôtel d’Henri de Marie ; une reine l’avait habité, peut-être même la mère de saint Louis.

     

    Tant de pignons et de tourelles, il est vrai, ont passé pour ancien séjour de la reine Blanche qu’on a été heureux de découvrir la probabilité de quelque équivoque historique.

     

    Toutes les reines, une fois veuves, étaient ainsi nommées dans le principe, parce qu’elles portaient le deuil en blanc.


    Afficher l'image d'origine

     

    Anne de Bretagne fut la première à le porter en noir, quand elle perdit Charles VIII.

     

    En face de l’ancien séjour de la Reine se trouvait naguère une caserne ; on avait du moins affecté à cet usage, en l’an XIII de la République, les bâtiments du ci-devant collège de Maitre-Gervais.

     

     

    Ce nid, où des boursiers étaient cléricalement couvés pour éclore prêtres et pédagogues, avait été formé en 1370 de cinq brins de maisons, dont trois rue Boutebrie et les deux autres rue du Foin-Saint-Jacques, où donnait la maîtresse porte de l’institution.

     

    La fondation de ce collège sans exercice était due à Gervais Chrétien, chanoine de Paris, et ladite pédagogie, quelle que fût sa modestie, jouissait de droits seigneuriaux : une maison de la rue Mondétour, entre les rues de la Chanvrerie et du Cygne, était dans la censive du collège de Maître-Gervais, laquelle y faisait face à celle du franc-fief de Joigny.

     

     

    Cet établissement n’avait pas lieu de se croire aussi vieux que la rue, qui était partiellement construite dès l’année 1250 et qui ne se raccourcit, en somme, que bien longtemps après sa première dénomination. Boutebrie est une contraction d’Erembourg-de-Brie.

     

    Au XVIème siècle on a essayé de dire : rue des Enlumineurs. Cette qualification n’a sans doute eu que la durée d’un bail, passé à ce corps de métier, pour son bureau, ou a des maîtres en vue.

     

    Bien des industries, il est vrai, se disputaient alors ce quartier, d’autant plus vivant qu’il s’y trouvait la grande Poste.

     

     

     

    Le collège Louis-le-Grand était propriétaire, dans lu rue Boutebrie, de quatre maisons se faisant suite : la maison du sieur Denoux y attenait, sous la Régence, au Nord, et la rue du Foin au midi. De l’autre côté, le même collège en avait une, plus méridionale que celles de M. de Silvy et de M. Lizardu-Cormier, qui la suivaient. L’huile de la Ville alimentait alors 4 lanternes dans cette rue, sur laquelle 19 toits épanchaient l’eau du ciel.

    JPEG - 143.8 ko
    Rue Boutebrie - Eugène Atget - 1899

    M. Rousseau, que la pluie y surprit au fort des recherches à faire de porte en porte qui sont souvent sa part de collaboration à notre livre, ne se plaignait pas ce jour-là des plombs modernes : ils remplacent bourgeoisement, pour les maisons particulières, les gargouilles élevées qui lancent encore, du haut des palais, des trombes d’eau crevant les parapluies.

     

    Mais il est rare que la pluie tombe en ligne perpendiculaire, ce qui donne un grand avantage, pour les piétons, aux rues étroites sur les larges boulevards.

     

     

    Une averse, quand le vent se met de la partie, ménage, soit à gauche, soit à droite, la moitié de la rue Boutebrie.

     

    Pour n’en pas recevoir une goutte, le prudent M. Rousseau non-seulement choisit son côté, mais encore y reste sous une porte où un 7, nombre de la pléiade, n’est visible que du côté où il pleut le plus fort.

     

    L’abrité en reçoit pourtant comme une éclaboussure en plein visage ; il y porte la main, qui en est aussi arrosée : un mince filet d’eau, mais à jet continu, le poursuit horizontalement dans ses retranchements.

     

    Comment ne pas croire qu’un gamin, adroitement caché, braque d’en face un petit modèle de l’arme des apothicaires ? Mais, en proférant de vaines menaces, l’innocente victime s’aperçoit qu’un tuyau engorgé, où l’eau se fait jour, est l’unique mystificateur. Pour passer sa mauvaise humeur et se sécher, M. Rousseau de rentrer dans le rôle d’éclaireur historiographique, auquel il a fait diversion par envie de guetter au passage maints bas blancs qui se décollettent, pour préserver maintes jupes de mouches de crotte ne demandant elles-mêmes qu’à monter.

     

    On lui indique la chambre qu’habite au troisième étage un vieillard, ayant accoutumé de représenter en tout un propriétaire invisible.

     

    Les diverses questions d’usage sur l’âge et l’origine de la propriété sont adressées poliment à cet homme, dont le visage exprime la méfiance, et l’intérieur une vraie médiocrité, que ne dore pas la moindre poésie ; mais, avant d’y répondre, celui-ci veut savoir dans quel intérêt on les pose.

     

    Force est donc à notre envoyé de refaire, pour la millième fois, le prospectus de la publication ; cependant, au lieu d’étudier, sur la rustique figure de l’interlocuteur, l’effet que produit son discours, il copie sans en avoir l’air, sur son carnet, des noms, dates et inscriptions, que la décrépitude du badigeon rend déchiffrables, sur un mur sans papier :

    Simon, Claude et Marie Mahu, enlumineurs, 1572. — Germain,illuminé — Sylvain aime Gloriette à toujours. — Pamiendo, né à Lisbonne le 20 mai 1690. — Oratio, jejunium, senectus, ces triplex. — Loyson, commisaux aides. — Naissance de Régulas Thomas le 2 prairial au III et de Phocion-Decius Thomas le 14 frimaire an V : signé le citoyen Thomas, employé chez le citoyen Saugrain aux réverbères. — Mort à Bailly ! vive Robespierre ! vive Cavaignac ! — Gagné un terne le 10 janvier 1821. — Jean Pruneau 2ème de médecine.— Atala. — Adèle Crujot. — Clara Fontaine. — Vive la Charte ! — Boquillon et Soutou, élèves en pharmacie. — Jules Clopin, homme de lettres. - Indiana Soufflard coloriste. — A bas Cavaignac ! vive Barbès !

    — Monsieur, finit par dire le vieillard au propagateur mal compris, je ne lis pas dans ces livres-là ; si mon fils n’était pas huissier à Beaugency, il donnerait son avis là-dessus ; mais moi !... J’étais encore fruitier rue de Rohan, il y a cinq ans ; par malheur mon bail allait finir, je n’ai presque pas eu d’indemnité.

     

     

    — Alors, lui dit M. Rousseau, il était superflu, mon brave, de me faire d’autres objections. Heureusement la muraille parlait, j’ai écouté. Votre maison, qu’on a replâtrée il y a un ou deux siècles, est du temps de Charles IX.

    — Diable soit des démolisseurs ! reprend le vieillard, qui croit enfin deviner de quoi il retourne.

    — Bonhomme, rassurez-vous. Au lieu d’abattre, je compte ce qu’on nous a encore fait la grâce d’épargner.

    — Oh ! que nenni, continue l’autre.

     

    Sans les démolitions, Monsieur, savez-vous que j’aurais mené une vie très-heureuse ? J’ai eu deux avantages qui manquent à bien d’autres, une femme très-sage et un fils homme d’esprit.

    — L’un de vos deux bonheurs, Monsieur, semble en effet très-peu compatible avec l’autre. Mais la pluie a cessé ; mes renseignements sont pris : je vous offre mes salutations.

    JPEG - 25.2 ko
    Rue Boutebrie - Plan de Turgot - Cliquer pour agrandir

    Notes

    [1] Notice écrite en 1858. La rue Boutebrie venait de perdre un quadrille d’immeubles aux angles de la lue du Foin, que remplace pour elle un tronçon du boulevard Saint-Germain.

     

    Les maisons qui survivent du côté des numéros pairs sont plus que séculaires.

     

    Mais l’élargissement de la rue fait des impairs les étiquettes d’un étalage neuf, principalement composé des façades d’une maison de secours et d’une école de filles au service du Vème arrondissement.

     

        

    écrit le samedi 28 avril 2012par Léon la Lune

    SOURCES ARTICLE / http://www.paris-anecdote.fr/Charles-Lefeuve-Paris-rue-par-rue.html

     


    votre commentaire
  • Saul Leiter

    Saul Leiter - Le flâneur d’un monde flottant

     

     

    Leiter

     

     

    ●彡 SAUL LEITER ●彡

    Photographe autodidacte, Saul Leiter a entrepris sa formation artistique en passant chaque été dans la bibliothèque de l’Université de Pittsburgh et visiter des expositions au Musée d’Art Moderne de New York.

    Il se consacre principalement à la peinture et c’est grâce à la peintre expressionniste abstrait qu’il a commencé à s’intéresser sérieusement à la photographie.


    - En 1947 il a découvre la «street photographie» et photographié les rues de New York.


    - En 1953, Saul Leiter a ouvre un studio photo sur Bleecker Street et a travail pendant trente ans pour les plus prestigieux magazines tels que Harper Bazaar, Esquire, Elle et Vogue britannique.

     

     

     

    Pour comprendre l’univers si particulier du photographe américain Saul Leiter, il faut aimer les reflets des vies dans les flaques du temps, les buées qui montent parfois des gens, toutes les histoires d’un jour que l’on pourrait imaginer à partir de ses photos. Il faut aussi aimer le peintre Marc Rothko, car bien qu’il travaillât aussi bien en noir et blanc qu’en couleurs c’est la vibration intérieure qui sourd doucement entre tendresse et solitude.


    Photographe sans domicile fixe, à savoir non figé dans un studio, c’est dans les rues de New York au début des années 40 qu’il va peindre, car sa photo est avant tout peinture, les gens qui passent, les rues qui mènent au fond de nous-mêmes.
    Arpenteur infatigable des rues new-yorkaises, pendant plus de vingt ans, sa créativité s’est surtout épanouie de 1947 à 1960. Il fut l’un des tout premiers à utiliser la couleur pour dépeindre l’univers des rues d’habitude dévolu au noir et blanc comme dans un film policier.


    Sa façon de cadrer n’appartient qu’à lui. Décalée, hors norme, ne respectant aucune des règles d’or des 2/3 ou autres, il assemble des éclats de vie comme des morceaux de verre, comme des billes transparentes de rêves. Peu lui importe de montrer ses sujets en entier, seuls les fragments intimes sont pour lui signifiants, révélateurs.


    Ce n’est pas un architecte des formes, mais un magicien des atmosphères, du rendu des morceaux épars de l’humanité. Les lignes d’horizon sont pour lui celles des contes que l’on porte en soi.
    Encore peu connu en France malgré une exposition à Paris en 2008, il se complaît dans cet anonymat qui le protège. Pourtant le MoMa le célébrera deux fois, en 1953 et en 1957.
    Que ce soit dans ses mystérieuses photos noir et blanc, qu’il tirait lui-même en prenant un soin jaloux des dégradés de gris et de noir, ou dans ses photographies en couleur, où la palette de Rothko se devine, par ses couleurs chaudes, sensibles, venues d’ailleurs, Saul Leiter a inventé des portes ouvertes vers un entre-deux mondes.

     

    Rothko et Saul Leiter
    rothko leiter

     

     

     


    Il compose en fait chaque photo pour restituer une ambiance, un moment marquant à jamais. Ainsi pour aller vers lui il faut aimer peut-être plus les arts plastiques que la photographie.

     

    Leiter

    Leiter

    Leiter

    Leiter


    Entre le monde des silhouettes qui s’évanouissent à peine le temps d’un passage, des vitrines de magasin moins réelles que les reflets qui se projettent sur elles, des attentes solitaires de pauvres gens, de formes qui deviennent indéfinies, Saul Leiter nous parle d’un univers non pas en expansion, mais en flottaison.
    Saul Leiter est le photographe d’un monde qui flotte. Il n’y a pas vraiment de photos, mais que des visions mystérieuses, sans les contours du réel. Il est un peintre expressionniste abstrait, plus qu’un photographe.


    Il suggère, il nous parle des lisières des mondes, des signes énigmatiques qui sont traces de vies à venir ou antérieures.
    D’un monde mélancolique où nous ne pouvons que passer furtivement. Pour Saul Leiter la réalité doit être franchie, dépassée. Elle n’est qu’une allusion, plus qu’une illusion. Il va rester un flâneur des émotions qui affleurent.
    Regarder une photo de Saul Leiter est presque un acte de méditation, de contemplation.
    Cela demande d’accepter de se voir soi-même dans les pavés-miroirs de ses images. Josef Sudek aura un regard assez proche.

    Leiter

    Leiter

    Leiter

     

     

     

    Une vie anonyme

     

    Leiter

    Être inconnu m’a toujours paru une position confortable.


    Saul Leiter est un être discret qui aura toujours refusé la notoriété, la reconnaissance. Il vivait marchant dans les rues sous la pluie, sous la neige, sous les rêves des gens, et observait jusqu’à ce que quelque chose monte de la surface des êtres.

     

    Saul Leiter


    ll dit aussi, en quelques phrases, ses blessures : un père, ­rabbin à Pittsburgh, qui n'accepta jamais que son fils embrasse la carrière d'artiste. « Enfant, j'ai été habitué à consacrer mes journées à l'étude. Levé à 5 heures du matin, je m'effondrais au lit le soir. J'ai découvert l'art à la bibliothèque, dans les livres, Picasso, Bonnard, mais aussi les estampes japonaises, les textiles péruviens, l'expressionnisme allemand. Tout m'apparaissait brusquement. »

     

    Saul Leiter

     


    On dira seulement qu’il est né en 1923 à Pittsburgh, Pennsylvanie. Son père rabbin voulut en faire également un rabbin et jusqu’en 1946 il suit des cours de théologie talmudique.

     

     

     

    « Mon père et mon grand-père étaient des rabbins. J'ai étudié la théologie et quand je revenais de chez mon grand-père, je pouvais répondre à des questions pointues ». Il oubliera tout cela. N’étant pas devenu rabbin, il rêva de devenir un humble Dieu del’image.

    Il s’échappe donc, maudit par ses parents, à New York à 23 ans, en 1946. Il s’y installera durablement


    Il va rompre toutes ses attaches, communautaires, familiales, géographiques, religieuses, pour partir à New York, pour devenir adulte, mais surtout devenir artiste. Et artiste pour lui amoureux de Bonnard, c’était avant tout devenir peintre. Il sera photographe. Mais pour autant il ne revendique aucune place dans l’histoire de l’art . « Je suis un photographe à reculons ». Il ne comprend pas pourquoi on voudrait l’exposer, il n’a fait que passer dans cette vie. Il est un photographe de passage. D’où sa passion à regarder les passants, leurs gestes, leurs reflets. Il préfère ne pas se souvenir de ses travaux alimentaires en photographie de mode des années 1950 jusqu’au milieu de 1980 pour les magazines Esquire, Nova, Harper's Bazaar.

     

    «J'ai vraiment commencé comme photographe de mode. On ne peut pas dire que j'ai réussi, mais il y avait assez de travail pour me tenir occupé. J'ai collaboré avec le HARPER'S BAZAAR et d'autres magazines. J'ai eu du travail. C'était une façon pour moi de gagner ma vie. J'avais besoin de payer ma facture d’électricité et mon loyer et j'avais besoin d'argent pour la nourriture. Dans le même temps, j'ai pu faire mes propres photographies. »

    .

    Leiter

    Leiter

    Leiter

    Peintre au début sous l’influence de Richard Pousette-Dart, il mène de front des recherches photographiques, aidé par W. Eugene Smith, mais en autodidacte, et le choc d’une exposition d’Henri Cartier-Bresson au MoMa en 1947. En 1948 il commence à prendre des photographies en couleur. Mais avec des films périmés, ce qui lui procure d’heureuses surprises.
    Il ne se considère pas vraiment comme un photographe professionnel : « En réalité, je n'avais pas été préparé à vivre par moi-même dans ce monde ». Pourtant il en est un des fleurons essentiels. Il reste touchant d’humilité. Il lui en faudra, car il va tomber dans un total oubli pendant cinquante ans, et ses travaux personnels sont restés au fond de ses tiroirs et puis même si on les voyait parfois, elles paraissent énigmatiques, mystérieuses, hors des courants en cours. Ni le public, ni ses pairs, ne s’intéressent à sa création.
    Il ne commence à tirer ses nombreuses diapositives qu’en 1990 !


    «J’ai passé une grande partie de ma vie en étant ignoré. J’en étais très heureux. Etre ignoré est un grand privilège. C’est ainsi que j’ai appris à voir ce que d’autres ne voient pas et à réagir à des situations différemment. J'ai simplement regardé le monde, pas vraiment prêt à tout, mais en flânant. » Il n’a appartenu à aucune école, aucun mouvement. Il aura préféré boire son café et écouter de la musique, que faire sa promotion.
    Une seule galerie, la galerie new-yorkaise Howard Greenberg, croit en lui et depuis il est reconnu pour ce qu’il est : l’un des très grands maîtres de la photographie, un Marc Rothko de l’image.


    Sans le vouloir, il sera « un iconoclaste tranquille », sans narcissisme. Il dira : le miroir n'est pas mon meilleur ami.
    Mais ses photos sont des miroirs, cela suffit.

     

    Leiter

     

     

    Une magie du flottement

     

     « Je n'ai pas de philosophie de la photographie. J'aime juste prendre des photos. Il me semble que des choses mystérieuses peuvent prendre place dans des lieux familiers »
    Neige et buée, perte des apparences, tout concourt à évider le réel de sa chair triste. Et si les apparences résistent alors il joue sur la profondeur de champ, rendant flou soit le premier plan, soit le fond de l’image.
    Ce n’est pas lui qui appuie sur le déclencheur, mais ses sentiments qui à un moment lui dictent l’acte photographique. Il compose plus des tableaux que des photos. Avec le besoin de figer un instant les instants fugaces, quitte à les rendre méconnaissables. Car souvent ses images dérivent vers l’abstraction. Souvent elles sont verticales.
    Il se sert des éléments, pluie, neige, buée, reflets, couleurs réfractées, des silhouettes anonymes qui disparaissent à peine entrevues, et des enseignes qui renseignent par leurs échos d’images. Dans une sorte d’univers cotonneux, sans angles vifs, sans violence apparente, il nous redonne un New York étrange, inédit, tamisé, poétisé.


    Ses photos traversent les miroirs et déversent des averses de poésie.
    Entre Rothko et Bonnard il trace un doux chemin, presque un murmure photographique. Ses photographies construites comme des peintures anciennes, avec la patience infinie des petites touches, des détails, de la lumière douce méditative, sont uniques. Elles racontent toutes des histoires intérieures qui ne sont pas dites, et qu’il nous appartient d’imaginer. Elles sont scénographies.
    Il sait aussi rendre la force plus frontale des portraits, des visages, la vérité discrète de la photographie de rue.

    Leiter


    Sa grammaire lui est propre avec ses perspectives décalées, ses cadrages curieux, un espace refermé sur lui-même. Une grande fluidité parcourt ses photos alors qu’il introduit la confusion du flou, car pour lui « Une touche de confusion est un ingrédient souhaitable ». Une certaine patine du temps s’y inscrit aussi. Certes il assume la longue histoire du peuple juif, mais il avoue : Je ne sais pas s'il y a un lien entre mon œuvre et ma foi. En fait il n’y en a aucune.


    Il photographie sans démarche esthétique :

    Je n'ai pas une philosophie. J'ai un appareil photo. Je regarde dans la caméra et je prends des photos. Mes photographies sont la moindre parcelle de ce que je vois et qui pourrait être photographiée. Elles sont des fragments de possibilités infinies.

    Leiter

    Leiter

    Leiter

    Leiter

     

    Plus qu’un autre versant de New York ou de Paris qu’il a aimé, c’est un autre versant de la photographie qu’il a magnifié, sans bruit, sans tapage.
    Ce vieil homme de 89 ans laisse des photographies enfouies sous des miettes précieuses d’existence. Il est celui qui parle aux moments indécis, des interstices entre les temps, où rien ne se passe. Il semble aplatir le destin. Tout n’est qu’échos et ricochets.
    Leiter capture les illusions de passage de la vie quotidienne, qu’il rend tout en résonances poétiques.


    Il est fort possible que mon travail représente une recherche de la beauté dans les endroits les plus prosaïques et ordinaires.
    Sa recherche est une alchimie entre l’onirisme du suggéré, du flou, de la netteté fugace.

    Il a su saisir la silhouette de la beauté, entre ombre et transparence.

     

    Leiter

    Gil Pressnitzer

     

     

     

    Bibliographie

    Leiter

     

    Bibliographie en français


    Saul Leiter, dans la collection « Photo Poche», Actes Sud, 2007
    Saul Leiter, exposition Fondation HCB, Catalogue publié par Steidl,
    Saul Leiter, introduction d’Agnès Sire, entretien avec l’artiste par Sam Stourdzé, éd. Steidl, 2008

     

    En anglais


    Saul Leiter, Early Color, texte de Martin Harrison, éd. Steidl, 2006
    In Living Color : Photographs by Saul Leiter, texte de Lisa Hostetler, Milwaukee Art Museum, Exhibition Gallery Guide, 2006

     

     

    Leiter

     

    SOURCES

    http://www.espritsnomades.com/artsplastiques/leitersaul/leitersaul.html


    votre commentaire
  • L’homme du mystère

     

    1963.

    Un proche de confiance d’André Malraux, André Malraux (1901 – 1976, romancier français et homme politique étonnant), alors ministre des Affaires Culturelles, aurait instruit une demande d’informations concernant des documents historiques et archives à propos du secteur de Rouen et alentours.

     

    Connu sous la référence de ‘Lazare’, ce dossier semblait tenir à cœur monsieur Malraux qui aurait souhaité la plus grande discrétion dans cette affaire.

     

    Ainsi auraient été rassemblés des écrits importants sur certains aspects du passé historique de Rouen, de ses lointaines origines jusqu’au 17e S.

     

    L’énigme du dossier Lazare

    Le dossier ‘Lazare’ aurait fait pour la circonstance, et c’est une innovation en la matière, partiellement appel à des archives et collections privées (Maurin, Bautre, Perchaud-Vattoux, Joceran Urachet et Cobourg).

     

    Le 24 mars 1965 l’étude documentaire fut déclarée close et le dossier ‘Lazare’ classé ‘sans suite’ brutalement sans la moindre explication…

     

    Tout aurait dû, et pu, en rester à ce constat d’archiviste.

     

    Et pourtant! Pourtant le dossier ‘Lazare’ ne sera jamais officiellement répertorié.

     

    De plus, l’identité de ce ‘proche collaborateur de confiance’ de Monsieur Malraux ne sera jamais connue.

     

    Mais plus insolite encore : les responsables chargés de constituer et instruire ce dossier fantôme, messieurs Henri Cabanaret et Christian Eylauth, semblaient être inconnus des registres du personnel des Affaires Culturelles, ni même inscrits aux intervenants extérieurs ou ponctuels.

     

    On ne retrouvera jamais leur trace… si tant est que ces identités soient réelles et bien à eux.

     

    Mais la surprise continue : le dossier ‘Lazare’ ne sera jamais retrouvé ou… accessible.

     

    ‘On’ le prétendra égaré jusqu’en 1976, puis dès le début 1977 il sera affirmé froidement que cette référence n’a jamais existé et qu’il s’agit d’une erreur d’écriture ou d’une fausse information.


    Observons qu’André Malraux décède à l’hôpital de Créteil le 23 novembre 1976.

     

    De fait plus personne, dès cette date, ne peut donc justifier les motifs troublants du dossier ‘Lazare’… et nous n’aurions, en toute logique, jamais dû, ou pu, avoir connaissance de cette histoire pour le moins curieuse.

     

    Pourtant, fort heureusement, un chercheur journaliste (D. REJU) semblait, à cette époque, avoir d’excellentes raisons de suivre toute cette affaire au plus près possible.

     

    Depuis ce qui reste de ses notes nous aborderons les aspects recherchés

    par A. Malraux dans l’Histoire de Rouen et faits insolites de son passé pouvant être liés au pourquoi de l’étrange dossier ‘Lazare’.

     

    Réju aurait réussi à retrouver l’intitulé d’un des documents ‘perdu’ et quelques passages recopiés en leurs temps: le fameux ‘Leg Martel’ dont nous retrouverons effectivement les références au long de ce travail. Mais alors... que cherchait donc monsieur le ministre André Malraux?

    Que pouvait-il y avoir de si important qui nécessite ce luxe de précautions pour le moins insolites, alors que sa fonction même lui permettait ouvertement d’aborder le sujet?

     

    Rouen

    L’occupation des rives de la Seine dans ce secteur remonte aux origines de l’Homme.

     

    Rotomagos, pour les Véliocasses, deviendra sous l’empire romains capitale d’une circonscription administrative connue sous le nom de ‘Seconde Lyonnaise’.

     

    Deuxième ville de France au 13e S., son Histoire plonge ses racines dans un passé tourmenté, violent, émaillé de personnages et d’événements tous plus insolites et énigmatiques les uns que les autres.

     

    Peut-être est-ce passé étrange que souhaitait étudié Monsieur Malraux?


    Mais plus intéressant encore:

    C’est à Rouen que Chilpéric 1er célébrait ses noces, en 560, avec Galwinte.

     

    A cette occasion il en aurait profité, selon la chronique de Dom Quarin (720), pour dissimuler des biens de grande valeur dans une abbaye locale.

     

    Ce même texte affirme que l’évêque Prétextat savait l’emplacement du royal dépôt.

     

    On peut alors se demander si Frédégonde le fera exécuter, dans sa cathédrale, pour être la seule à connaître la cache fabuleuse ou, comme le prétendent les historiens, pour avoir célébré le mariage de Sigebert et Brunehaut en 566.

     

    Détail bien sûr, mais qui pourrait avoir son importance dans d’autres affaires où Sigebert prend une place prépondérante...dans l’énigme des rois mérovingiens par exemple.


    Puis Rouen sera le théâtre de combats incessants. D’abord contre les Normands (841-876), puis sous l’autorité des Ducs de Normandie jusqu’à ce que Philippe Auguste l’enlève aux Anglais en 1204… rien n’épargnera la cité sur les murs de laquelle une multitude de noms et faits historiques s’inscriront en lettres de sang :

    Alain Blanchard (1419), Jeanne d’Arc (1431), Charles VII (1449), Antoine de Bourbon, Montgomery, François de Guise (1562), Henry III (1588)… et ainsi jusqu’aux redoutables bombardements de 1940.

     

    La ville se relèvera toujours avec force et courage de ces dévastations.

    Mais Rouen retint-il l’attention d’André Malraux pour ces seules raisons?

    Probablement pas.

     

    Observons, à présent, l’aspect ‘trésoraire’ de cette cité. Vers 1970, des ouvriers, à Fécamp, découvrent un vase contenant pas moins de trois mille pièces d’or.

    Ils viennent de mettre à jour le trésor des ducs de Normandie. Les experts supposèrent qu’il s’agissait d’un des plus importants trésors mis à jour.

     

    De la source Gaalor aux Nazis...

     

    Le donjon restera le seul vestige sous le nom de ‘Tour Jeanne d’Arc’ par analogie avec la tour (détruite) où elle était captive.

     

    On sait que le donjon contenait un puits très profond alimenté par la source Gaalor. Durant la dernière guerre la Gestapo s’installe en ces lieux et fait creuser une galerie au bas du puits… pour le raccorder aux égouts médiévaux.

     

    Cet intérêt pour les travaux d’égouts de la part des Nazis est une chose assez inhabituelle pour que l’on en cherche la véritable raison.

     

    Une réflexion simple serait à faire et qui pourrait bien apporter de nouvelles pistes à cette énigme :

     

    Superposer le vieux tracé de Château-Bouvreuil avec le cadastre actuel. Le report se trouverait dans un secteur délimité par les rues Jeanne d’Arc, Philippe-Auguste, rue du Donjon et Morand.

     

    Selon toute logique le butin huguenot pourrait se situer dans ce périmètre. Les fouilles archéologiques de 1907 mirent à jour les fondations de la ‘Tour de la Pucelle’… que l’on peut toujours voir dans la cour du 102 rue Jeanne d’Arc.
    Plus près de nous, vers 1967, des travaux de terrassement dégagèrent une galerie souterraine vers la rue du donjon.

     

    Deux ouvriers y descendront et auront le temps de remonter 2 pierres plates sur lesquelles figure la gravure de deux plantigrades tirant sur une sorte d’ovale rayonnant (Retain) ;

     

    un amateur y descendra aussi et y réalisera plusieurs clichés photographiques. Si l’on en croit le vieux texte ‘Leg Martel’, la superposition des tracés, et les découvertes fortuites dans certaines autres caves “ ly cavave ou imanse et moult thrésor pose ” pourrait se situer dans le secteur défini par la rue du Donjon et rue Philippe Auguste à une profondeur relativement accessible, et dans la direction des fameux égouts dégagés par les Nazis…

     

    Le savoir de Frédégonde

     

    A ce trésor s’en rajouterait un autre.

    Il serait question, en résumé, à nouveau de la cache utilisée par Chilpéric. Il est clairement précisé que ce prince usa d’une sorte de tombe royale (notons cependant qu’aucun roi ne fut enseveli officiellement à Rouen à cette époque) où se trouverait la ‘coiffe’ (ou couronne) du mythique roi ‘Artus’ (sans h).

     

    Si l ‘on considère qu’il y a analogie entre Arthus (celui des romans) et le symbole de l’Ours (plantigrade), les pierres gravées de la galerie rue du Donjon prennent ici toute leur valeur!

     

    Si la déduction est séduisante et simple, il faut pourtant reconnaître qu’aucune tradition, ou textes, ne font mention de la ‘coiffe’ d’Artus, et encore moins de Rouen dans les romans arthuriens… à moins bien sûr que cette chevaleresque relique puisse avoir un rapport avec le légendaire dépôt de Chilpéric (lien avec l’Ariège ?) dont le secret aurait été scellé par le silence de Prétextat imposé par le crime de Frédégonde?

    Si tel était le cas il serait possible que monsieur Malraux en ait eu connaissance par sa fonction, et qu’il ait également pu concevoir une suite sous...

    Afficher l'image d'origine

    Gisors comme nous le verrons plus loin?

     

    Des souterrains ésotériques de Rouen à l’église templière de Montsaunès?

    Le tout rejoindrait-il une étrange tradition oubliée, ou occultée, liée à la ville de Rouen et qui se résumant à ceci : au début était la pierre et Mitra.

     

    Le fer des dieux traça la première église et mit sous terre la pierre mithraïque sans la détruire par l’intervention

    de St Marty.

     

     

    Puis le fer devint l’articulation d’ouverture sur la clarté divine grâce au passage obligé sous l’égide de St Christophe-Loup.

     

    Ce dernier animal totémique se superposa à l’Ours d’Artus et à sa couronne rayonnante.

     

    Avec un tel canevas rien d’étonnant si les dépôts, et la crypte de Notre-Dame, se placent sous le signe du sacré et divin.

     

    Rien d’étonnant, non plus, à ce que Chilpéric I choisisse ce lieu pour y entreposer ‘certains biens’ qui deviennent alors des ‘biens certains’; ni non plus à ce que le silence, seul, protège et recouvre ce secret à jamais enseveli…

     

    Enfin encore un petit détail : c’est le 22 mai 1814 qu’au cours de travaux, rue St Romain, fut mis à jour une sorte d’oratoire souterrain de petite dimension.

     

    Le propriétaire des lieux ne s’en émut pas outre mesure car la cavité ne contenait que peu de choses.

     

    C’est un de ses amis, E. Coudan, qui en fera un croquis complet et relèvera sur la paroi Ouest un bas-relief dont il laissera un ‘frotté’ bien lisible représentant une pesée des âmes sous la directive d’une créature à tête de chacal (avec les oreilles pointues et dressées).

     

    En France, à notre connaissance, ce serait le deuxième site religieux, avec l’église templière de Montsaunès, où cette représentation fut réalisée.

     

    Volonté d’illustrer une ‘Eglise d’Orient’, une déviation de la tradition, une fantaisie ponctuelle… ou une mémorisation d’un détail essentiel d’une connaissance gênante ou occultée ?...

    recherché par André Malraux!

     

    Le Saint Objet N° 431

    Mais ceci est une autre histoire. Une autre histoire de Rouen - recherchée pour le dossier Lazare- ayant pour dernier témoin la fameuse ‘Capsule Reliquaire’ ne contenant pas moins que les reliques :

    du Mont Calvaire, du Sépulcre, de la table de la cène, de la pierre du Mont Calvaire, de l’éponge, et, en rajout, de l’Irlandais St Eude ! On croit rêver devant ce reliquaire formidable d’inspiration byzantine, donc orientale, et, ajoute une autre tradition, sous l’impulsion de l’Ordre du temple.

     

    La retouche de la Capsule daterait de 1312 (Répertoire manuscrit- A. Deville – 1842)

     

    Le saint objet était toujours déposé au Musée Départemental des Antiquités en 1842 sous le n° 431. Mais à bien y réfléchir… les reliques ‘du Mont Calvaire’, ‘du Sépulcre’, ‘de la Table de la Cène’, de la Pierre du Mont Calvaire et d’un saint irlandais…

    ne nous font elles pas songer irrésistiblement à certains détails du passé de Périllos ?

     

    La veille du 13 octobre 1307

    A ce propos revenons à la veille du 13 octobre 1307.

    Les dignitaires de l’ordre ‘savaient’ l’arrestation massive prévue pour ce jour fatidique.

    Il leur fallait mettre à l’abri les documents et valeurs tenues dans l’enclos du Temple de Paris.

     

    Donc, le 12 octobre 1307, trois chariots escortés solidement de ‘cinquante chevaux’ quittent Paris en direction de la côte.

     

    Ce sont les archives et les coffres contenant le trésor du Grand Visiteur de France qui fuient vers… ‘18 navires’ de l’Ordre.

     

    Ce récit est authentifié par la déposition de Jean de Chalon du Temple de Nemours, faite devant le pape fin juin 1308. Cette déposition (archives du Vatican), porterait la cote “Register AVEN, N°48 Benedicti XII, Tome I, folio 448-45”.

     

    Si un tel sauvetage était prévu, la seule et plus rapide route vers la côte, passe par Rouen pour atteindre le Tréport.

     

    L’ordre utilisa t’il cette voie malgré les risques d’une surveillance accrue des hommes de Nogaret ?

     

    Au point où ils en étaient les Templiers pouvaient courir ce risque. Mais voilà… les chariots se volatiliseront, et nul ne saura ce qu’ils sont devenus.

     

    Deux solutions seulement, dans ce cas, peuvent être retenues.

     

    D’abord un passage en force et l’embarquement au Tréport (canton d’Eu et... retour au fameux cabochon reliquaire?) en utilisant la route templière de Rouen.

     

    Ensuite un arrêt plus sûr, et inattendu, dans le secteur de Rouen : la tradition, et Gérard de Sède, opteront pour le dépôt du trésor à Gisors, c’est à dire à peu de distance de Rouen.

     

    Où il est maintenant question de Gisors !

     

    Maintenant restons à notre époque et sur une autre action du ministre A. Malraux.

     

    Arrivé à Gisors, en 1929, un certain Roger Lhomoy y conduira des recherches, certain de savoir que le formidable secret dort sous le donjon de Gisors.

     

    Ici encore les Nazis sont déjà passés et ont cherché quelque chose…

     

    En 1946 Lhomoy déclare en mairie avoir découvert une crypte contenant 30 coffres. L’homme sera renvoyé et sommé de ne plus poursuivre ses ‘délires’…

     

     

    Mais ce chercheur obstiné poursuit ses travaux, jugés par tous comme l’œuvre d’un déséquilibré, qu’il abandonnera définitivement un peu plus tard..

     


    Gisors Les Templiers Gérard de Sède par Arcadya

    Gérard de Sède présente son livre "Les Templiers sont parmi nous" avec pour invité Roger Lhomoy qui déclare avoir trouvé un trésor sous le chateau de Gisors  1962

     

    Pourtant, en 1962, les Affaires Culturelles, sur ordre de son ministre André Malraux, fait poser les scellés sur le donjon de Gisors.

     

    L’étrange intervention de ‘la grande muette’

     

    Puis fin septembre ce Ministère ordonne à un régiment du Génie d’entreprendre des fouilles pour retrouver et “mettre à jour les vestiges d’une ancienne civilisation inconnue”. Cette définition à de quoi laisser perplexe car d’une part on peut se demander ce qu’est cette dite civilisation...

    ensuite pourquoi, et sur quelle information, elle est qualifiée d’inconnue...car si on semble tout ignorer d’elle, comment André Malraux en sait-il l’existence???? !

     

     

    La suite est remarquable et Monsieur A. Malraux suivra l’affaire avec le plus vif intérêt: les journalistes seront tenus à l’écart de certains détails et la télévision ne sera jamais autorisée à filmer les fouilles.

     

    Quant à la Franc-Maçonnerie, qui curieusement s’intéressera de très près à cette affaire, ses responsables déclareront que cette énigme ne “regarde pas le grand public” !

     

    Sur quels critères ces dignitaires pouvaient-ils s’appuyer pour affirmer une telle chose?


    Quoiqu’il en soit le 10 février 1964 le 12e Régiment du Génie entame les fouilles du donjon et monsieur Malraux, le 12 mars, annoncera le résultat négatif des recherches.

     

    On note, dans les rapports de fouilles, que nulle part on ne retrouvera le terme ‘civilisation inconnue’.

     

    Pire encore, les résultat seront rendus de manière laconique en affirmant plus simplement ‘qu’il n’y a rien sous la motte féodale de Gisors’...

     

    On ne peut que souligner dans ces comptes rendus un nombre important d’oublis, de changement d’opinion, d’incohérences et un volonté farouche à vouloir minimiser à l’extrême ce qui aurait été découvert par ce régiment du Génie. Nous pouvons sur ce registre souligner qu’habituellement les fouilles archéologiques sont confiées à des archéologues patentés ayant obligation de rendre publique des rapports complets sur leurs travaux.

     

    Or dans ce cas on ne peut qu’être surpris que ces travaux soient réalisés par des militaires, même si ceux-ci (régiment du génie) s’en acquittent correctement sur un plan technique.

     

    Cependant la démarche prendrait tout son sens si A. Malraux veut occulter ces recherches. En effet dès l’instant où nous avons à faire à l’armée et il est évident que les officiers durant toute cette mission ne laisseront rien filtrer de ce que découvre leurs hommes... et surtout les militaires sont tenus au ‘devoir de réserve’... et les rapports seront uniquement remis à l’autorité ministérielle concernée, donc jamais divulgué aux médias! On peut affirmer qu’il y a dans cette démarche d’André Malraux une volonté implacable de conserver les découvertes pour le seul usage de l’Etat... et on ne peut que supposer des raisons très graves ou capitales pour justifier un tel luxe de sécurité!


    Dans la chronologie de son passé, et de son présent, Gisors semble bien avoir suivi les mêmes constats que certains sites de Rouen, des bijoux mérovingiens aux recherches de 1950…

    et c’est sans doute ce que pensera Monsieur le Ministre des Affaires Culturelles en étant très ‘bienveillant’ à propos de l’énigmatique dossier ‘Lazare’ qui concernera Rouen.

    De Gisors à Salses via Rouen ?

    Mais ce n’est pas tout... Dans la foulée monsieur Malraux, après s’être intéressé à Rouen et Gisors, s’oriente tout à coup et sans explications vers la région du Languedoc.

     

    Son intérêt se porte particulièrement sur le secteur roussillonnais et la région de Salse. Il serait allé droit au but en réclamant, sans préambule, les plan les plus anciens du château de Salse, l’un des plus remarquables ouvrage d’art militaire en matière de forteresse défensive liée à l’artillerie.
    Visiblement, les documents qu’il obtient de ses services ne semblent pas le satisfaire. Il réitère sa demande en la précisant encore plus: il souhaite les tracés souterrains des arrivées d’eau du fort.

     

    Mais ces plans n’existent plus ou restent introuvables ou très incomplets.

     

    A l’évidence monsieur le Ministre ne devrait pas avoir de difficultés en réclamant rapidement des relevés réalisés sur sa demande.

     

    Pourtant il ne pourrait s’agir, même avec la plus grande minutie, que d’un relevé ‘d’état des lieux actuels’, et visiblement ce n’est pas ce qu’il cherche. Les services compétents s’aperçoivent alors que ces archives ne furent jamais en leur possession, sans doute conservées par les autorités catalanes ou espagnoles au moment du rattachement du Roussillon à la France (17ème siècle). Aussi notre ministre en place se serait-il adressé, tout naturellement à son homologue espagnol.

     

    Mais si cette démarche semble curieuse (seul intérêt pour les arrivée souterraines d’eaux sous le château) la réponse l’est encore plus!

     

    Certes sous une forme diplomatique et courtoise, le sens général de la décision du ministère espagnol peut laisser perplexe... la réponse se résumerait à l’impossibilité de donner satisfaction en raison du fait que ces informations seraient classées ‘confidentiel défense’! Jamais monsieur Malraux n’aura ses renseignements... du moins officiellement! Cet échange est tout aussi intriguant dans le sens de la demande que de la réponse. En effet ces infos sont du seul ressort de l’archéologie et il n’y a là, du moins en apparence, rien de bien mystérieux... de plus il n’y avait plus à cette époque le moindre risque de guerre sur les lieux entre l’Espagne et la France. L’énigme resterait entière... si on ne savait pas que les adductions d’eau du fort de Salse prennent leurs sources sur le secteur d’Opoul et Périllos!.. et qu’une gigantesque résurgence, toujours près de Salse, proviendrait d’un véritable fleuve souterrain dont les sources se situeraient sous Bugarach !

    Du secret détenus par quelques personnes

    Gageons que le ministère devait avoir de sérieuses raisons de s’investir dans cette affaire... raisons qui resteront sans doute à jamais sans réponses décisives.


    On sait les expériences actuelles (le satellite KEO et l’opération CHRONODROME) près du plateau de Périllos concernant un incroyable (engagé par des scientifiques) voyage dans le temps aboutissant à un rendez-vous fixé pour 50 ans le 1er mai de chaque année...

    ainsi que la possible existence de plusieurs sites lié à un fabuleux secret pour lequel quelques services fonctionnaires semblent avoir une certaine attention

    (radar météo? transformateurs d’énergies électriques parsemés discrètement? accidents d’avions? dispersion de documents administratifs anciens? surveillance étroite?).

     

    De ces constats d’actualité peut-on supposer que ces mêmes services fonctionnaires puissent être à l’affût d’informations sur le sujet depuis de longues décennies?

     

    Ou, pourquoi pas, que depuis de longs siècles un savoir ait été protégé sur ce sujet... puis qu’il se soit partiellement perdu... pour ressurgir à notre époque?...

     

    Ou encore que quelques personnages, soigneusement sélectionnés, aient été mandatés afin de poursuivre, engager ou enquêter sur ces affaires? Que ces personnages aient pu, selon leurs fonctions, disposer d’un savoir d’anticipation leur permettant de distancer, certains autres chercheurs, toujours d’une bonne longueur d’avance?..

     

    et qu’il soit maintenant l’heure pour eux de rassembler les éléments épars de ce SAVOIR en d’anciennes caches comme... Rouen, Gisors, Falaise et enfin Salse et le secteur d’Opoul-Périllos via Rouen et Toulouse... oui, pourquoi pas?

    A Lazare des hasards de monsieur André Malraux

    Mais faute de réponses précises revenons sur quelques autres détails insolites de la vie d’André Malraux, et plus particulièrement dans ses ouvrages littéraires.
    En 1933 dans son extraordinaire ‘La Condition humaine’ (Prix Goncourt) son héros à pour nom KYO. On retiendra déjà l’étrange similitude entre ce nom et celui de l’expérience... KEO.

     

    Evidemment ce pourrait être là le seul fruit du hasard et il ne saurait être question de mystère sur un seul fait. Pourtant nous irons plus loin dans notre perplexité en lisant, dans ce livre, que la première compagne de KYO s’appelle MAY (le rendez-vous du voyage dans le temps est fixé au 1er mai!)

     

    Et surtout que son père a pour nom… GISORS! Ajoutons que 70 ans sépare cet ouvrage de l’affaire de Périllos et 30 ans d’intervalle avec celle de Gisors dans laquelle A. Malraux ministre en place, impliquera pour son ministère, et sans justification, l’action de l’armée...

     

    De plus ce roman essentiellement politique se déroule à Chang-hai en 1927. Or si Kyo peut, à la rigueur, être pris pour un prénom asiatique il n’en ait rien pour May et pire encore pour Gisors qui est très loin d’être un prénom commun en extrême orient! Prémonition? Savoir d’initié?… Le hasard?… ou… ‘Lazare’ et son symbole de résurrection?

     

    Autre surprise: sur ce registre nous ajouterons qu’en 1974 André Malraux signera un ouvrage intitulé LAZARE… Un critique dira à ce sujet que « la réussite du roman d’A. Malraux tient à un jeu subtil entre l’illusion réaliste et les références symboliques ».

    Des trésors et une énigmes oubliés

    Toujours est-il que ce ministre des Affaires Culturelles s’intéressa principalement, et bien curieusement, à l’archéologie et à l’Histoire de nos trois sites : Gisors, Rouen et Salses. Une rumeur persistante relate que lors des fouilles sous le château de Gisors, contrairement à l’affirmation du ministère en fonction, les militaires aient découvert quatre coffres dont le contenu aurait servi, alors, au Général de Gaulle pour s’acquitter d’une dette vis-à-vis des Etats-Unis... Selon Réju et Hutin, André Malraux aurait été appréhendé depuis longtemps par une poignée de ‘dirigeants discrets’, puis nommé ministre afin d’être lancé sur les traces d’un fabuleux ensemble comprenant un colossal trésor monétaire agrémenté d’un savoir inexprimable et d’un secret capable de déstabiliser l’ordre du monde... Si le trésor monétaire de Gisors pouvait être celui du Temple, qu’en était-il de celui de Rouen et enfin de celui de Salses et Opoul-Périllos? Ce dernier contiendrait-il un mortel secret lié à la religion ?...
    Tout porte à penser que monsieur Malraux eut accès, par sa fonction et ses pouvoirs, à d’exceptionnelles informations. Rouen ne pouvait qu’être le prolongement logique de l’affaire de Gisors. Mais cette fois il semblerait que ‘certaines personnes’ l’aient précédé et mis en sécurité (hélas hors d’atteinte des chercheurs) des éléments pouvant déboucher sur des découvertes ‘trésoraires’ et historiques hors paire ou très gênantes.

     

    Peut-être ces éléments d’archives pouvaient permettre la découverte du trésor des huguenots, celui de Chilpéric I, de la couronne d’Arthus, du secret des épées de Jeanne d’Arc, de celui des Gouliards, de celui de l’Ordre du Temple... ou d’un autre savoir les dépassant tous.

     

    Avec sans doute, ce que nous ne saurons jamais sur ces mystères, Rouen et Gisors se refermèrent sur ses formidables énigmes.


    Il restera enfin à souligner cet étrange détail concernant d’autres écrits d’André Malraux.

     

    En effet on peut se demander ce qu’il voulait sous entendre dans ses ‘Antimémoires’ et ‘La corde et les Souris’ lorsqu’il fait dire, par le récit d’un vieux moine, que le ‘Christ-Jésus’ (et non Jésus-Christ!!!) aurait voulu naître en Espagne... et d’ajouter qu’au dessus des victimes de l’injustice en cette région envié par Jésus s’élèverait une étoile jusque là jamais vue. De quelle métaphore, ou de quelle étoile André Malraux voulait faire état dans cet écrit???

    Le lecteur, s’il engage des recherches, aura la surprise d’éprouver de grandes difficultés à retrouver les informations ayant servi à ce présent travail. De toute évidence bien des personnes supposaient suffisante la clôture du dossier ‘Lazare’ en 1965, et l’effacement de toutes ses traces dès 1977. C’était sans compter sur les travaux de Daniel Réju et surtout Serge Hutin.

     

    De plus ce dernier avait des raisons majeures de s’intéresser à cette action.

     

     

     

    C’est par ces deux personnes que nous obtenions les copies des documents qui resteront bizarrement ‘mal aiguillés’ tout au cours de l’instruction fantôme de ce curieux dossier.

     

    D’autre part, il reste des informations, non effacées, sur l’intérêt de

     

    Monsieur A. Malraux, en son temps ministre des Affaires culturelles, à propos de Salses.

     

    C’est depuis ce dernier dossier qu’actuellement se prépare un travail qui pourrait prochainement éclairer l’énigme de Rouen sous un jour nouveau, cette fois sans aucun risque d’effacement ou d’égarement.

     

    Nous saurons, alors, les raisons finales du dossier ‘Lazare’ et ses diverses ramifications dans plusieurs domaines de plus en plus d’actualité…


    Enfin, au moment de conclure il reste à donner une dernière information qui peut prendre toute son importance ici. Rouen fut le berceau de Maurice Leblanc (1864-1941) auteur des célèbres romans ‘d’Arsène Lupin’;

     

    il engagea une correspondance avec deux personnes de Rivesaltes

    S. Baso et M. Pounet) et demanda de nombreux détails historiques et archéologiques sur le Roussillon et Salses!

    M. Leblanc disposait-il d’informations sur le sujet

    Lazare-Rouen-Roussillon ?

     

    Tout porterait à le croire, de plus il semble que personne ne songea à en effacer les détails ni les correspondances.

     

    Car pour une fois il est possible que… ce ne soit pas une autre histoire mais celle que l’on tente de nous dissimuler depuis de nombreux siècles.

     

    Afficher l'image d'origine

    Mais au fait… que cherchait monsieur André Malraux près d’une certaine Madame veuve Kikoff, à Rennes-le-Château…?

    qui savait une importante partie du secret de Marie Denarnaud contenu, à l’époque de Bérenger Saunière, paraît-il dans une partie du faux-plafond de la chambre de l’abbé ???

    Une histoire de l’Histoire ?

     

     

    André Douzet 5 Juillet 2007

    Sources de cet article - http://www.societe-perillos.com/malraux.html

     

     

     


    votre commentaire